Aid Moubarak

Le fait que le monde soit peuplé de crétins permet à chacun de nous de ne pas se faire remarquer.
Mohamed Rabiî Khlie, directeur général de l’Office national des chemins de fers (ONCF) explique le programme d’investissement de son institution. La sécurité y tient une place prépondérante.
ALM : Quel est bilan faites-vous des premiers contrats-programmes ONCF-gouvernement ?
Mohamed Rabiî Khlie : Deux contrats-programmes ont été signés entre l’Office national des chemins de fers (ONCF) et le gouvernement marocain. Tous les engagements ont été respectés de part comme d’autre. Ils avaient pour principaux objectifs la restructuration de l’office, tant sur le plan financier que gestionnaire. Pour ce qui est de ce dernier volet, l’office a parcouru un long chemin, notamment en matière de ratio de gestion.
En ce qui concerne le côté financier, les indicateurs sont au vert. Pour beaucoup de ses projets, l’office a recours à ses propres fonds ainsi qu’à de nombreux financements extérieurs. Ce qui veut dire que l’office est une entreprise solvable auprès des établissements financiers. Le dernier contrat-programme ONCF-Etat a été signé en mars 2002. Il concerne un investissement de 5,59 milliards DH tout au long de la période 2002-2005. En vertu de ce contrat, l'État a accordé à l’Office des dotations en capital de 1,95 milliard DH, dont 329 millions en 2002, 434 millions en 2003, 530 millions en 2004 et enfin 656 millions en 2005. En parallèle, l'Office national des chemins de fer (ONCF) a mis en place un vaste programme de renouvellement des voies et de réhabilitation des lignes d'alimentation électrique situées sur plusieurs axes, notamment celui Rabat-Casablanca.
Qu'en est-il du nouveau contrat-programme ?
Ce plan d’investissement concerne un montant global qui est de l’ordre de 15,5 milliards DH. Il s’agit d’un ambitieux programme d’investissement qui comprend le lancement de nouveaux projets pour la période 2005-2009, ce qui permettrait certainement à l’office de jouer un rôle prépondérant dans le secteur des transports et répondre ainsi à une demande de plus en plus croissante
Où en êtes-vous du nouvel équipement (rames à deux étages notamment) que l'ONCF a acquis ? Y aura-t-il d'autres acquisitions ?
La réception du premier train est prévue pour le début de l’année 2006. Au total, l'office en a commandé 18. Il s'agit de trains à double-étages et à partie motrice (locomotive) intégrée, et qui peuvent accueillir pas moins de 400 voyageurs. Dès la réception du premier train, les livraisons se feront de manière régulière au cours des mois suivants.
Quelles sont les actions qui ont été entreprises en matière de sécurité ?
La sécurité est le point fort du transport ferroviaire. Et c’est également l’élément le plus complexe puisque tous les investissements consentis en la matière ne sont pas visibles à l’œil nu. Dans le cadre du nouveau plan, l’ONCF a consenti près de 2 milliards DH d’investissements en installations de sécurité, formation du personnel et gestion de risque. D’ailleurs, notre projet d’entreprise s’articule autour de cinq éléments. La sécurité arrive en tête de liste. Viennent en suite la rigueur, la transparence, l’excellence et l‘engagement.
Aujourd’hui le Maroc
L’Office national des chemins de fer (ONCF) est en train de se préparer pour accueillir ses trente millions de voyageurs et transporter dix millions de tonnes de fret à l’horizon 2010.
Il ne reste aujourd’hui que cinq années pour que l’Office national des chemins de fer (ONCF) mène à bon port son projet de transporter 30 millions de voyageurs et 10 millions de tonnes de fret à l’horizon 2010. C’est ainsi qu’il amorce la deuxième moitié de cette décennie sous le signe de l’investissement. Le second accord-cadre ONCF-gouvernement (2005-2009), dont la signature devait avoir lieu prochainement, porte sur un montant d’investissements globaux de l’ordre de 15,5 milliards DH. Une grande part de ces investissements sera consacrée au doublement de la voie ferrée sur les axes ferroviaires porteurs assurant une part importante du trafic voyageurs et marchandises, notamment du tronçon Meknès-Fès. Le coût de ce projet qui connaîtra également la suppression de tous les passages à niveau est de 1,3 milliard DH. Cette action intervient pour mettre fin à ces nombreux cas d’accidents enregistrés au cours de ces dernières années dont sont victimes des piétons souvent imprudents. Le deuxième projet de dédoublement concerne, quant à lui, la ligne ferrouviaire entre Sidi El Aïdi et Settat, d’une distance de
L’enveloppe budgétaire allouée à ce projet est estimée à 800 millions de DH. Ce nouvel accord-cadre comprend également d’autres projets. Il s’agit particulièrement de l’amélioration des prestations de l’ONCF à travers une plus grande fréquence des trains, une meilleure qualité de service, plus de confort, de sécurité et de ponctualité. Par ailleurs, et en comparaison avec l’exercice précédent, le volume du trafic pour l’activité « voyageurs » a connu un accroissement significatif de 12,3%. S’agissant du transport des phosphates, il a enregistré une augmentation de 8,8 %. Exprimés en nombre d’unités-kilomètres, les résultats enregistrés en 2004 pour l’ensemble du trafic (voyageurs, fret, phosphates) s’élèvent à 8,2 milliards d’unités contre 7,5 milliards en 2003, soit une progression de 9,1 %. C’est ainsi que le nombre de voyageurs a progressé de 12,3 % , avec un taux d’occupation qui a passé de 47 à 50%. Pour sa part, le chiffre d’affaires a atteint 684,7 millions de dirhams, affichant une progression de 13,1%. La progression la plus remarquable a été enregistrée cette année par le service assuré par les trains de ligne qui s’est accru de 14%.
La même tendance haussière a été remarquée dans l’activité fret. Cette dernière a enregistré un volume de 4,109 millions de tonnes de marchandises pour un chiffre d’affaires de 343,1 millions de DH, soit une évolution de 0,6 % en recettes et un résultat similaire en tonnage par rapport à l’année 2003.
Côté clientèle, l’ONCF a révélé les résultats d’une enquête qui a démontré que la satisfaction globale est de 70%. « Cette enquête a intéressé un échantillon de 2400 personnes et témoigne d’une réelle volonté de transparence et d’écoute que l’ONCF est résolu à renouveler, au moins deux fois par an, dans le souci d’améliorer constamment ses prestations au bénéfice de ses usagers», a annoncé Rabii Khlie, directeur général de l’ONCF, dans un entretien accordé à ALM. Dans ce sens, l’enquête de l’ONCF a révélé que la perception favorable des clients est liée au sentiment de sécurité chez 82% des usagers, au comportement apprécié des contrôleurs à bord (89 %), à la grande satisfaction vis-à-vis de l’action de modernisation des gares (77 %), à l’information visuelle (84 %) et à la propreté des gares (77%). En lançant ces multiples chantiers, l’ONCF veut atteindre les objectifs de son plan 2010, mais aussi réussir sa transformation en société anonyme.
L’Office national des chemins de fer (ONCF) a enregistré, mardi 20 décembre 2005, son 20 millionième usager depuis le début de l’année. Une tombola a été organisée à cette occasion. Elle bénéficiera à 20 personnes qui recevront un titre de transport gratuit, en première classe, valable une année.